Le Coin des Praticiens remercie vivement Stéphanie Kaczmareck qui a accepté gentiment de répondre à nos questions.
Des questions qui intéresserons certainement les thérapeutes qui débutent dans les thérapies brèves ou qui sont sur le point de le faire.
Pour la petite présentation, Stéphanie Kaczmareck est une praticienne en thérapies brèves (hypnose, PNL, Sophro-Analyse…). Elle exerce depuis quelques années et se propose de répondre aux questions que se posent tous les praticiens qui débutent.
Sans plus attendre voici l’Interview :
Bonjour Stéphanie, peux-tu te présenter en quelques mots aux lecteurs du Coin des Praticiens ?
J’exerce les thérapies brèves depuis maintenant 8 ans après avoir été cadre dirigeante dans de grands groupes de communication. Je suis spécialisée en hypnose ericksonienne, Programmation neuro linguistique, Sophro analyse des mémoires prénatales de la naissance et de l’enfance, constellations familiales, entre autres.
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Qu’est-ce qui t’a poussé à devenir hynothérapeute, il me semble que tu viens d’un milieux professionnel très différent de ce que tu fais actuellement ?
Oui tout à fait j’ai été cadre dirigeante pendant pres de 15 ans dans la communication et je travaillais 15h par jour … un burn out a été le déclencheur d’une énorme prise de conscience, et avec le recul d’aujourd’hui, fut l’amorce d’un changement de vie radical. Comprendre pourquoi j’en étais arrivée là, m’aider à mieux me connaître pour repartir sur de nouvelles bases et surtout sortir de mes comportements limitants fut un travail personnel d’une grande richesse et m’amena vers ce changement de vie plus en phase avec moi-même et mes valeurs. Cette guerison m’amena tout naturellement à vouloir me former pour accompagner d’autres personnes sur ce chemin.
Question élémentaire pour commencer : Qu’est-ce que les thérapies brèves ? Sont-elles efficaces et si oui que soignent-elles ?
Les thérapies brèves sont des thérapies comme son nom l’indique courtes dans le temps soit une dizaine de séances en moyenne pour atteindre un objectif (même si cela peut etre fait en moins de séance) sur quelques mois à un an. A l’origine la thérapie brève provient de l’école dite de « Palo Alto » en 1959, grâce aux recherches du Mental Research Institute (MRI), siégeant à Palo Alto, en Californie. Les thérapies brèves sont orientées vers l’expérience et les solutions aux problèmes, en ce sens elles ne s’intéressent pas au « pourquoi c’est comme cela » ni à l’origine du problème, seulement au «comment changer cela » et le faire concrètement. Elles ont pour objectif de permettre à chaque personne qui le désire de s’améliorer personnellement, de dépasser ses limites et de mieux vivre. Elles s’appuient sur le changement et sont efficaces.
Elles sont des voies d’apaisement et de réparation de la souffrance psychique et de ses causes et couvrent de nombreuses disciplines thérapeutiques qui n’ont cessé de se développer : la thérapie comportementale avec la PNL, les thérapies systémiques et familiales avec l’Hypnose Ericksonienne, d’autres formes d’Hypnose, speed hypnose, hypnose spirituelle et symbolique, la Sophro-analyse des mémoires prénatales de la naissance et de l’enfance, la thérapie de Carl Roger, l’EMDR, l’Art thérapie, le Coaching, les thérapies corporelles telle que la Sophrologie, les thérapies comportementales et cognitives etc…Elles traitent toutes sortes de maux :
– Troubles psychologiques et émotionnels, conflits intérieurs : Gestion du stress, dépression, Burn out., angoisse, panique, syndrome de stress post-traumatique (SPT), troubles du comportement alimentaire (TCA, boulimie, anorexie), gestion des émotions, deuil…
– Troubles comportementaux : dépendances & addictions (alcoolisme, drogues, tabagisme, jeux, téléphone mobile, ordinateur…), phobies , troubles sexuels, troubles obsessionnels compulsifs, compulsions alimentaires, troubles de la mémoire, du sommeil…
– Troubles corporels & fonctionnels : problèmes de peau (psoriasis, eczéma, verrues), accompagnement de la femme enceinte pour la préparation à l’accouchement, asthme, allergies.- Développement personnel : amélioration de vos potentiels et de vos ressources, confiance et estime de soi, valeur de soi, leadership, mémoire, apprentissage, concentration, préparations aux concours/examens/rdv professionnels….
On va rentrer dans le vif du sujet : depuis combien de temps es-tu en activité ?
Depuis 2012
Quelles sont à ton avis les 3 plus grandes croyances qui limitent les thérapeutes au niveau du développement de leur cabinet ?
1 – Crainte de ne pas être légitime, syndrome de l’imposteur et manque de confiance.
2 – Peur de se mettre en avant et de se faire connaître.
3 – Peur de l’échec ou d’être mauvais (et la conséquence de ne pas avoir suffisamment de clients et d’en vivre)
Sont-elles liées à la discipline, aux idées reçues que peuvent avoir les gens avec la pratique ou bien c’est tout autre chose ?
Ça peut être à deux niveaux
- Le « savoir-faire » lié à la maîtrise ou non de la technique et des protocoles.
- Le « savoir-être » c’est à dire la posture thérapeutique à assumer/endosser, la confiance en soi, la valeur de soi, etc…
C’est souvent sur le savoir être que les limites sont les plus importantes, si le 1er niveau requiert de l’apprentissage, le 2eme nécessite de dépasser ses croyances et stratégies limitantes pour assumer pleinement la posture de thérapeute.
Quel est le conseil que tu aurais aimé entendre et surtout suivre quand tu t’es lancée ?
« Fait du Stéphanie ! les gens viendront pour toi et pas pour un autre thérapeute. C’est la qualité de la relation avec le client qui est primordiale dans l’atteinte de l’objectif. »
Que conseilles-tu aux praticiens qui se lancent aujourd’hui ? Quel est selon toi le meilleur état d’esprit à avoir.
Entrainez vous et pratiquez à fond entre collègues, avec de vrais cobayes, plus vite vous vous entrainerez et pratiquerez, plus vite vous monterez en compétence technique, en confiance, en conscience de votre valeur en tant que thérapeute, et en savoir être à terme. Partagez vos expériences avec des pairs très régulièrement sans vous isoler dans votre métier, et faites vous suivre en thérapie brève pour dépasser vos peurs et vos limites.
Quels sont les outils à maîtriser rapidement ?
Le questionnement, la détermination d’objectif et les protocoles. Pour résumer le savoir faire. Le reste c’est renforcer la confiance en soi et la valeur de soi pour assumer le thérapeute en soi.
Où en es-tu avec le “syndrome de l’imposteur” ? Ce sentiment classique de ne pas être crédible pour accompagner les gens…
Je ne l’ai plus mais comme tout un chacun je l’ai ressenti à mes débuts me sentant « jeune » dans la pratique et la profession. Je me suis rendue compte rapidement que l’on a les clients que l’on mérite et que tout est juste. Au fur et à mesure de notre pratique, nos clients sont aussi un bon baromètre de là où nous en sommes aussi et nous font évoluer au quotidien.
Comment s’en débarrasser rapidement ?
Il n’y a pas de secret : s’entrainer, pratiquer, s’entrainer, pratiquer, et se faire superviser le régulièrement possible pour s’améliorer au niveau du savoir faire comme du savoir être. Et poursuivre sa thérapie ou consulter à chaque fois que nécessaire pour dépasser les peurs et les limites que l’on rencontre que l’on rencontre au fur et à mesure dans ses débuts !.
Il y’a une question qui n’est jamais vraiment posée quand on débute ou même quand on est bien lancé : c’est la question du rapport à l’argent. Je rencontre beaucoup de thérapeutes qui ont encore du mal avec ça et concrètement ça les empêche de promouvoir leur activité ou du moins de faire le minimum vital. Tu en penses quoi Stéphanie ?
Oui cette question est pertinente et beaucoup de thérapeutes sont confrontés à un problème de valorisation de leur prestation surtout quand ils sont en recherche de clients à leurs débuts. Se sentant jeune ou pas encore légitime par leur manque d’ancienneté et d’expérience, ils ont tendance à accepter d’être moins payés ou n’ose pas fixer un prix suffisant. La question ici n’est en réalité pas un problème d’argent mais de valeur de soi et de valeur donnée à ce qui est produit. Cela se travaille très bien en thérapie personnelle ;-).
Quand on parle du métier de praticien en thérapie brève ou de coaching on fait souvent référence au fameux bouche-à-oreille. Beaucoup ne jurent que par ce moyen de promotion.
Est-ce vraiment si efficace qu’on le dit ?
Oui pour moi c’est la 1ere source de clientèle. En revanche ce n’est pas la seule. Le site internet et le webmarketing et les réseaux sociaux (facebook surtout) est incontournable aujourd’hui et si l’on est bien référencé on aura des appels par ce moyen. Idem etre référencé dans des annuaires de thérapeutes d’école ou publics (médoucines, doctolib….) permet de favoriser votre accessibilité. L’organisation de soirées, d’ateliers de présentation avec une séance d’hypnose à thème proposée pendant la soirée sont aussi d’excellents moyens de se faire connaître et que certaines personnes prennent rdv à l’issue de ces derniers.
Quelles sont les 3 plus grandes idées reçues sur l’hypnose ?
- Est ce que je perds conscience, ou le contrôle de moi-même et de ma volonté sous hypnose.
- Est ce cela va marcher sur moi si je n’arrive pas à me détendre.
- Est ce qu’il y a un risque que je ne me réveille pas.
- Est ce que ça va régler tous mes problèmes sans que j’ai rien à faire (outil magique)
- Est ce qu’il y a un risque à utiliser l’hypnose surtout si ce n’est pas un médecin qui la pratique.
Tu penses quoi de Messmer ? L’hypnotiseur qui passe à la TV et qui fait faire des choses incroyables aux gens. Est-ce une mauvaise chose pour la profession ou au contraire ça interpelle les gens sur la question de l’hypnose et de son efficacité ? Qu’en penses tu ?
L’avantage si il y en a un est de faire connaitre l’hypnose et d’augmenter la notoriété bonne ou mauvaise de celle-ci. L’inconvénient est que l’hypnose de spectacle ne véhicule pas toujours un bonne image de l’hypnose, a tendance à renforcer certaines idées reçues et la peur de cette pratique, elle amène aussi une terrible confusion sur ce qu’est l’hypnose. L’hypnose de spectacle dite de divertissement n’a rien à voir avec l’hypnose thérapeutique, et encore moins avec l’hypnose médicale fort heureusement.
Quel est selon toi le plus grand changement opéré par l’hypnose sur toi ou sur une personne que tu as suivi ou connu ?
Changement de comportement quel qu’il soit. Tabac, le poids, états dépressifs, phobies, anxiété, ou confiance et valeur de soi etc.
Qui peut accompagner un hynothérapeute s’il en a besoin ? La question peut sembler étrange, mais beaucoup de thérapeutes ont (comme les gens qu’ils suivent) des blocages qui produisent des conséquences directes sur le développement de leur activité. Vers qui se tourner si on a ce genre de blocages et que l’on est thérapeute ?
Vers des confrères et/ou consoeurs confirmés et avec qui le feeling passe afin de se débloquer rapidement. Au delà de séances individuelles, il est tout aussi important que les thérapeutes se fassent superviser dans leur pratique et cela régulièrement face aux difficultés éventuelles rencontrées avec certains clients.
Quelle est ton habitude ou ta routine quotidienne pour changer durablement une chose dans ta vie professionnelle ou personnelle ?
Dès que je rencontre une difficulté ou quelque chose qui ne me convient pas, j’écoute ce que je me dis de cela, j’accueille les émotions qui se manifestent, je m’interroge sur ce que cela me renvoie sur moi et sur le besoin sous jacent qui n’est visiblement pas adressé. Je vais ensuite le travailler direct en thérapie individuelle pour le dépasser, le transformer et m’en libérer.
Pour finir, quel est ton plus grand conseil pour les thérapeutes ou coachs qui nous écoutent ?
« Soyez vous-même tous les autres sont pris » Ce n’est pas de moi mais de Oscar Wilde c’est tellement juste et approprié !
Retrouvez Stéphanie Kaczmareck sur Facebook et son site Pro pour découvrir son univers.